De la théorie polyvagale à la pratique en harmonie à la Villa Caroline
26 févr. 2023 Événement

De la théorie polyvagale à la pratique en harmonie à la Villa Caroline

Par Sylvie Bennet, praticienne de santé Naturopathe, Ingénieure Agronome INA-PG, Enseignante au Cenatho.

 

Les bains en eau froide, la respiration et l’oxygénation, le jeu du mouvement juste, pratiqué au bord de l’eau, dans un cadre profondément apaisant, la méditation sont des clefs majeures pour rééquilibrer le nerf vague. Mais pourquoi le nerf vague ?

 

Notre activité physiologique telle que les battements de notre cœur, notre respiration, nos processus digestifs, nos réactions face au stress et tous les équilibres qui participent à l’homéostasie du corps sont pilotés par notre système nerveux autonome (SNA) qu’on appelle aussi système nerveux neuro-végétatif. Le nerf vague, le dixième nerf crânien est le nerf le plus long et le plus impliqué dans la réponse motrice du SNA. Le fonctionnement du SNA n’est pas accessible à notre conscience. Il contrôle l’ensemble des fonctions physiologiques au cœur de notre santé. Du fonctionnement équilibré de notre SNA découle notre vitalité, notre joie de vivre, notre résistance au stress mais également notre capacité à être en lien les uns avec les autres. Mais comment agir sur ce SNA s’il échappe à notre contrôle volontaire ?

 

La vie quotidienne nous demande en permanence de nous adapter : changement de travail, de fonction, déménagement, contraintes familiales, séparation, problème de santé pour soi ou un proche. Ce nécessaire mouvement que nous devons imprimer à nos vies est souvent un facteur de stress important parce qu’il est la plupart du temps, contraint. Nous n’avons pas le temps de mener à bien ces évolutions. Bien que vie et mouvement soient indissociables, la capacité à avoir le temps de bien conduire les changements fait souvent défaut et vient impacter directement notre santé : nous dormons mal, prenons du poids, manquons d’énergie dès le matin. A ce tableau, on pourrait ajouter des douleurs articulaires, un fond dépressif sans avoir de raison objective, une plus grande vulnérabilité émotionnelle et une fatigue chronique qui s’installe et contre laquelle on essaye de lutter avec une consommation excessive de café, d’aliments sucrés et gras, hyper appétents, réconfortants à courts termes mais catastrophiques pour notre métabolisme. Cette alimentation très industrielle, transformée, pauvre en nutriments et coûteuse au plan digestif vient nous affaiblir au lieu de nous soutenir. Les évènements qui surgissent dans nos vies ne pourront pas être évités. En revanche, on peut agir sur nous-même, sur notre capacité à accepter les faits et à les intégrer sans qu’ils nous impactent trop violemment. Or, pour s’adapter, le système qui est particulièrement sollicité est le SNA. Nous avons besoin d’un système puissant, harmonisé qui nous permette d’avoir la meilleure réponse possible au moment où nous sommes confrontés aux évènements de nos vies quels qu’ils soient. L’ajustement de la réponse de notre SNA passe par le dialogue fin entre la branche ventrale du parasympathique, le nerf vague « nouveau » et les deux autres branches du SNA, la branche orthosympathique, « l’accélérateur » et le nerf vague « ancien », le frein « ancestral » (cf « pour en savoir plus sur le SNA »)

Ce travail d’équilibrage des trois branches du SNA passe par le corps et les techniques corporels du mouvement juste, le travail de la respiration, l’utilisation de l’eau froide et l’alimentation. Les techniques respiratoires comme la cohérence cardiaque, certains pranayamas du yoga, la marche afghane, mais tout simplement la prise de conscience de notre respiration dans un premier temps sont essentielles pour ramener de l’ordre et agir, en particulier, sur la variabilité de notre fréquence cardiaque et sur notre résistance au dioxyde de carbone. La prise de conscience de notre respiration, la pratique quotidienne agissent durablement pour évoluer vers un plus grand contrôle de nos équilibres neuro-psycho-émotionnels.

Le corps est notre véhicule : plus le mouvement est fluide, facile et meilleure est la circulation, la communication entre tous les systèmes, toutes les dimensions de notre être. En un mot, mouvement et vitalité sont indissociables. Une seule règle, se respecter et s’écouter. La recherche de la performance conduit souvent à un déséquilibre majeur qui renforce le dysfonctionnement de notre SNA. Les techniques manuelles comme la fasciathérapie, l’ostéopathie, la gymnastique sensorielle, le stretching postural, une pratique individualisée du yoga, le Qi-gong mais aussi la marche, la danse permettent de se retrouver et d’agir profondément sur le continuum de notre corps depuis l’intime de nos cellules jusque dans toutes nos structures et sur nos émotions.

L’utilisation de l’eau froide apporte un travail particulièrement ciblé sur le nerf vague « nouveau » et la baignade en eau froide est une clé majeure pour gagner en santé, en résistance au stress. En revanche cette pratique doit être accompagnée et ce n’est pas dans une dimension de dépassement de soi qu’elle s’exerce mais au contraire dans un contexte de profonde écoute pour ne pas aller au-delà de ce qui est juste pour chacun. Dans un premier temps, le seau d’eau froide, la douche froide sont des alternatives qui ouvrent la porte à la rencontre avec l’eau froide et procurent également de réels bienfaits.

L’autre voie majeure dans la reconstruction des équilibres du système nerveux réside dans ce que l’on mange. On devient, on se renouvelles grâce à ce que l’on ingère. Faire évoluer son alimentation pour concilier plaisir de manger et santé est un vrai travail. En revanche c’est une combinaison qui est parfaitement réalisable et assez simple à mettre en œuvre si on accepte de revoir ses habitudes et de prendre son temps. Un séjour à la Villa Caroline est un fabuleux moyen pour explorer une autre alimentation. Le jeûne intermittent, qui consiste à s’abstenir de repas pendant une durée de 12 à 16h, boire sur la période des tisanes ou de l’eau est une grande voie de régulation du nerf vague et du SNA. La restriction calorique associée à la qualité des aliments, vivants, frais, à base de fruits et de légumes, de jus de légumes telle qu’elle est pratiquée à la Villa Caroline, offrent un temps de mise au repos et de nettoyage du corps tout en douceur. Le chemin vers une alimentation en conscience, ajustée aux besoins et consommées avec plaisir peut commencer à la Villa.

La Villa Caroline est extraordinaire à ce titre parce qu’elle offre sur un même lieu toutes les possibilités de pratiques qui sont vertueuses pour le rééquilibrage de notre SNA et en particulier de sa branche ventrale, le nerf vague « nouveau ». C’est évidemment un lieu exceptionnel par sa localisation au bord du lac d’Annecy mais surtout par la présence d’équipements comme le sauna, le hammam, la balnéothérapie, le bol d’air Jacquier qui viennent compléter et renforcer les pratiques fondamentales équilibrantes du système nerveux. La méditation qui est également une autre voie majeure dans cette démarche de recentrage et d’équilibrage se pratique au bord de l’eau, ou dans la salle de yoga ou dans les chambres où la décoration efficace, zen, sobre invite à se poser. Il ne vous reste plus qu’à programmer un séjour, découvrir, pratiquer. Vite à vos agendas !

 

Pour en savoir plus sur le SNA :

Le SNA fait partie du système nerveux périphérique (SNP). Très simplement, le système nerveux (SN) est composé du système nerveux central (SNC) et du système nerveux périphérique (SNP) dans lequel nous retrouvons le SNA mais aussi le système nerveux de notre appareil digestif, le système nerveux entérique (SNE).

Le rôle du SN est fondamental et se construit sur un triptyque :

-la dimension « sensorielle », où les récepteurs sensoriels vont enregistrer des stimuli qui seront acheminés par les nerfs sensitifs qui vont produire les influx nerveux sensitifs ou afférents jusqu’ au cerveau, en passant par la moelle épinière.

-l’intégration et le traitement des informations sensorielles par les structures complexes de l’encéphale.

-la production motrice qui est le résultat, l’action, la réponse aux informations sensorielles perçues, intégrées et traitées et qui constituent les voies motrices ou efférentes. Cette réponse motrice peut être une réponse consciente, volontaire comme la contraction d’un muscle, un mouvement, c’est la motricité volontaire ou système nerveux somatique (SNC) ou une réponse inconsciente, involontaire comme la production d’une hormone, d’une sécrétion digestive ou d’un neurotransmetteur, les battements cardiques..c’est le SNA. .

Le SNC est lui-même composé de l’encéphale et de la moelle épinière. Le SNP regroupe anatomiquement les 12 paires de nerfs crâniens, les nerfs spinaux, l’ensemble des récepteurs sensoriels internes, externes. Toutes ces structures dialoguent pour produire la réponse la plus ajustée en fonction des informations sensorielles enregistrées par les capteurs sensoriels et qui sont, comme dans une usine de production, des capteurs « en ligne »,  des « surveillants » en temps réel du bon fonctionnement de notre corps et qui sont les garants de notre homéostasie.

Le cerveau, le diencéphale, le cervelet et le tronc cérébral compose l’encéphale et sont chargées d’intégrer les informations sensorielles, et de construire une réponse élaborée et appropriée qu’elle soit de type motrice, consciente volontaire ou involotaire en lien avec le SNA. La « perte » de santé peut se comprendre comme un défaut d’ajustement à tous les niveaux - entre les flux informationnels sensoriels « remontant » vers l’encéphale, leur traitement et la réponse motrice « descendante » qui est produite. Par exemple, on va produire trop ou trop peu d’acide chlorhydrique dans l’estomac pour digérer ou par exemple, le cœur va battre de manière désorganisée avec des accélérations ou des ralentissements qui ne sont pas en lien avec le contexte de vie de la personne.

 

L’objectif est de comprendre l’importance du SNA et sa place dans notre santé. Classiquement, le SNA dans sa dimension de réponse motrice est présenté avec deux voies distinctes et qui agissent en synergie : la voie de « l’accélération », voie sympathique ou orthosympathique et la voie du « frein » ou voie parasympathique. Comme dans une voiture, on agit sur les deux pédales pour moduler la vitesse. Au cours de l’évolution des espèces, ce que nous disent les travaux du Docteur Stephen Porges, c’est que notre SNA a évolué et s’est complexifié. Il a développé tardivement, au moment de l’apparition des mammifères, une troisième voie, parasympathique, mais qui est une structure de « super-contrôle » dans la mesure où cette voie que l’on appelle nerf vague nouveau ou nerf vague ventral, a la capacité de contrôler à la fois la voie orthosympathique, l’accélérateur et la voie parasympathique « ancienne » ou nerf vague dorsal. De plus, cette voie du nerf vague nouveau emprunte des structures communes avec les nerfs crâniens, le tronc cérébral et agit de fait sur nos contrôles cérébraux complexes, sur les expressions faciales et la compréhension sociale des situations et sur les organes au-dessus du diaphragme à savoir le système respiratoire et le système cardio-vasculaire. Du bon fonctionnement de ce nerf vague nouveau découle une harmonie juste dans notre corps, mais également dans notre dimensions sociale. La réflexion sur le juste fonctionnement du SNA est donc un élément majeur pour construire un chemin de vie en santé et en joie.

 

Références bibliographiques pour en savoir plus :

MARLIEN Eric, Le système nerveux autonome, de la théorie polyvagale au développement psychosomatique, Éditions Sully, 2018.

- ROSENBERG Stanley, Stimuler le nerf vague pour faciliter la guérison, Éditions Trédaniel, 2020.

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